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Le Gabon est biologiquement l’un des pays les plus riches de l’Afrique tropicale, comportant plusieurs chaînes de montagne où la diversité floristique est prétendue être très élevée. De tous les paysages CARPE, ceux de Monte Alen-Monts de Cristal respectivement de la Guinée Equatoriale et du Gabon possèdent probablement la plus grande richesse botanique. Bien qu’étant sévèrement sous documenté au point òu il n’est pas connu combien d’espèces végétales existent dans les Monts ou au Gabon proprement dit. Beaucoup citent les Monts comme un Refuge du Pléistocène ce qui est confirmé par le fait qu’il est le centre régional de la diversité végétale pour plusieurs espèces et qu’il abonde en espèces endémiques. Les précipitations sont approximativement de 3,000mm par an, et le sous-sol fait partie du sous bassement ancien de l’ère Précambrien s’élevant juste au dessus de 900m. L’exploitation forestière et celui des mines d’or, ainsi que la chasse sont considérées comme étant les menaces principales dans les Monts de Cristal, mais la création récente des deux parcs nationaux (Parcs Nationaux de Mt. Seni et de Mbé) dans la zone réduit potentiellement ces menaces des lors qu’une structure de gestion est mise en place.

Une équipe botanique multinationale de quatre institutions dont le Limbe Botanic Garden, l’Herbier National du Gabon, le Smithsonian Institution, et le Missouri Botanical Garden s’est constituée, afin d’installer des parcelles permanentes de Biodiversité (PBD) sur deux sites dans le Parc National de Mbé. La localisation des parcelles a été effectuée en concertation avec des botanistes Gabonais familiers avec la zone, et à travers l’exécution dune mission de reconnaissance. Avant cette étude, peu d’informations étaient disponibles pour évaluer de manière complète la diversité du parc. En vue de combler cette lacune, ce projet a employé une méthodologie standard de la Smithsonian Institution utilisée ailleurs en Afrique Centrale et dans l’étendue de la zone tropicale humide, pour établir cinq PBD dans le Parc National de Mbé en vue d’y évaluer la diversité floristique existante et de fournir les informations de base pour le suivi de la forêt dans l’avenir.

En dépit du fait que cette zone possède au Gabon le meilleur profil pour la collecte des plantes, et grâce à sa proximité avec Libreville ainsi que de sa célèbre diversité, ce projet de suivi a pu ajouter près de 100 espèces à la liste existante pour cette zone grâce à l’utilisation des méthodes d’évaluation quantitative selon lesquelles un échantillon de chaque espèce présente dans une zone donnée était collectée. L’utilisation à plein temps d’un grimpeur expert, souvent sous utilisés dans les travaux botaniques à travers l’Afrique Centrale a rendu ceci possible. La diversité beta du parc National de Mbé est extraordinairement élevée avec une composition en espèces qui varie de manière significative entre des PBD séparées d’au moins un kilomètre. Les transects de reconnaissance avant l’établissement des parcs utilisait les Begonia et les légumineuses Césalpinioides comme indicateurs de diversité. Les Comparaisons de ces résultats confirment la diversité beta de la zone puisque ces deux espèces n’ont pas de chevauchement de leurs centres de diversité. Lorsque l’on considère selon l’ordre 5 d’importance ; la fréquence relative, la dominance, et la densité, les familles dominantes sont les Buséracées, Euphorbiacées, Césalpiniacées et Olacacées.

La surface basale totale par hectare est relativement élevée atteignant 45 m2/ha et comportant beaucoup d’essences forestières à grande importance commerciale. La moyenne du nombre d’arbres à l’hectare était de 539. En terme de diversité spécifique, lorsque l’on compare les PBD de la Smithsonian Institution en Afrique Centrale, les Monts de Cristal se trouvent être le site le plus diversifié de toutes celles évaluées à ce jour avec une moyenne de 97 espèces à hectare (arbres >10cm dhp). Ceci a été confirmé par l’ensemble des données récoltées en Afrique par le Missouri Botanical Garden selon lesquelles le sous ensemble de données disponibles pour les parcelles de l’Afrique Centrale classe les Monts de Cristal deuxième après le Banyang Mbo au Cameroon. Grâce à la collaboration avec le « Centre for Tropical Forestry Science » de Smithsonian, la présence de Korupodendron était documentée pour la première fois hors du Parc National de Korup Cameroun. Cette extension de son aire de distribution est significative dans le sens qu’il n’a été rendu possible que par l’opportunité rare qu’ont eu des botanistes régionaux a se retrouver ensemble sur le terrain, et que le genre monotypique en question dont se préoccupe le monde de la conservation n’était initialement pas supposé avoir une distribution en dehors du Sud Ouest Cameroon. L’appui simultané d’un programme de suivi a l’échelle du Bassin du Congo en conjonction avec la collaboration Sud-Sud permet un avenir durable dans les paysages òu la compréhension, la conservation et la gestion de la forêt sont essentielles à sa survie.

Même aux Etats-Unis, l’idée des réseaux de suivi est relativement nouvelle dans les parcs établis pourtant depuis fort longtemps. De ce fait, la création d’un tel réseau dès la conception des Parcs Nationaux Gabonais nouvellement crées constitue une opportunité rare qui sera d’une très grande valeur avec le temps. Il est espéré que des initiatives d’études et de suivi auront lieu en République du Congo, en Guinée Equatoriale et dans le sud du Gabon afin d’élargir le réseau de collaboration et de suivi.

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Inventaire d’un grand azobé (Lophira alata) pendant une marche de reconnaissance

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Mesures des diamètres à hauteur de poitrine

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Utilisation des estimateurs électroniques de distance dans la mesure des distances lors du processus de cartographie